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LE BOOGIE WOOGIE

Sommaire

Etymologie

ETYMOLOGIE

Bogie :

Un bogie est un chariot situé sous un véhicule ferroviaire, sur lequel sont fixés les essieux. Il est mobile par rapport au châssis et destiné à s'orienter convenablement dans les courbes.

 

Quand le train roule, et que les roues rencontrent la jonction entre deux rails, le bogie reçoit un à-coup que l'on perçoit en 2 tons (ta-da... ta-da...).

 

En Afrique de l'Ouest, on dit que le boogie-rédo était à la fois une danse et un arbre creux sur lequel on battait le rythme.

 

En vieux français de la Nouvelles Orléans, "bogie" voulait dire "bouger".

Woogie :

Mot qui viendrait d'un mot Anglais "to walk" signifiant "marcher".

 

C'est aussi une danse du courant swing. Ce style se situe entre le rock'n'roll et le lindy hop.

 

C'est initialement une manière pianistique d'interpréter le blues.

 

 

Barrel-house :

Ou "maison à tonneaux", qui désignait un cabaret de jazz populaire, servant aussi d'hôtel, et implanté dans les bas quartiers noirs de certaines villes américaines du sud.

 

 

Honky-tonk :

C'est un genre de bar commun dans le sud des Etats-Unis destiné aux divertissements musicaux de petits groupes country.

Pianos, concerts, danses y étaient en permanence réalisés.

 

Le piano Honky-tonk est très fortement inspiré du ragtime, c'est à dire notes basses de la main gauche, associées à une musique de notes piquées sur un temps faible et prolongé sur le temps suivant, par la main droite.

 

 

Boogie Woogie :

Au début des années 1920, ce rythme est couru dans les réunions de Noirs. D'origine onomatopéique (bruit du roulement des trains), style de jazz très rythmé, il est aussi dérivé du blues, sur lequel on pratiquait une danse du même nom.

Naissance du Boogie Woogie

NAISSANCE DU BOOGIE WOOGIE

A la fin du XIX° siècle, le ragtime bat son plein, au côté d'une autre musique appelée "la seixième".

 

Cette musique se jouait aussi au piano, ancrée par une tradition noire du sud des Etats-Unis, par des musiciens qui ne savaient pas lire de partitions.

 

Elle était marquée par une ligne de basse jouée par la main gauche, donnant ainsi un rythme particulièrement cadencé, la main droite exécutant la mélodie.

 

On l'appelait le Honky Tonk puis le Boogie Woogie.

 

Au tout début du XX° siècle, le Boogie Woogie prend son essor dans les camps de bûcherons noirs, en Louisiane, au sud du Texas, en Alabama, ou encore dans le Mississipi et à Chicago.

Ces hommes travaillent dur toute la journée. Ils sont logés dans des baraquements construits pour eux, et ressentent le besoin de danser et chanter après leur longue journée de labeur.

 

Quelques fois abris très sommaires, un toit de planches posé sur des tonneaux par exemple, mais pouvant aussi protéger un piano, les pianistes avaient pour but de divertir les troupes, chants, danses, mais aussi leur faire consommer de l'alcool.

Ils passaient d'un campement à l'autre dans des trains de marchandises et on les appelait les pianistes itinérants.

 

C'est ainsi qu'ils ont pu traverser tout le sud des Etats-Unis, et faire connaître cette musique jusqu'à la Nouvelle Orléans.

 

Dans ces trains bastringues, il y avait toujours un wagon vide, comprenant seulement un piano, permettant ainsi de jouer et danser.

Comment se jour le Boogie Woogie

COMMENT SE JOUE LE BOOGIE WOOGIE

On dit que ces pianistes noirs avaient une main gauche comme celle de Dieu.

Le Boogie Woogie et la musique des trains s'accordaient à merveille, ils avaient le même rythme.

 

Au tout début, les rythmes joués par la main gauche sont très différents : Lignes de basses de 8 notes par mesure, ou 4, ou 6.

Elles évoquent le bruit obstiné et entêtant du roulement des trains. Ces pianistes étaient capables de jouer des rythmes endiablés et répétitifs.

 

La main droite agrémente des phrases successives, énergiques, nerveuses, et saccadées, très souvent improvisées, en toute indépendance et contrecarrant la main gauche, mais s'accordant tout de même de façon harmonieuse.

C'est le principe de la polyrythmie, dégageant une impression rythmique chaude, envoutante et mélodieuse, contribuant ainsi à la réussite de l'ensemble et qui intègre l'explosivité de cette musique pour la danse.

 

C'est bien le style emblématique de la musique noire des années 30, le Boogie Woogie est puissant et très vivant, joué essentiellement au piano, et aujourd'hui accompagnée par une contrebasse et une batterie.

Les pionniers du Boogie Woogie

LES PIONNIERS DU BOOGIE WOOGIE

Clarence Pinetop Smith (1904-1929)

Il serait l'héritier du Boogie Woogie, considéré comme l'inventeur, avec son célèbre solo de piano "Pinetop Boogie Woogie", enregistré en 1928, et donnant le nom officiel à ce style.

C'est le pianiste le plus influent du genre.

Jymmy Blythe

De Chicago, il anime des groupes musicaux et de chanteurs sur scène.

Il enregistre en 1924 "Chicago Stomp".

 

Jymmy Yancey (1898-1951)

Le plus authentique, dit-on, un maître du style puissant et simple à la fois.

 

Albert Ammons

Le public l'adore, il avait un talent musical qui méritait son succès.

Auteur de Boogie Woogie Stomp".

Pete Johnson

Auteur de "Roll'em Pete", l'un des plus célèbres morceaux de Boogie Woogie, brillant de sa main gauche, il impose son style musical de Kansas City, sa ville natale. Il jouera en duo avec Albert Ammons.

Meade Lux Lewis (1905-1964)

Le plus célèbre avec son titre "Honky Tonk Train Blues" joué en 1927.

Il joue en trio avec Albert Ammons et Pete Johnson. Son jeu est rapide, musclé et impressionnant.

 

Ces trois pianistes ont joué ensemble en duo, et trio, sur des jeux très différents, associant la puissance d'Ammons, à la solidité de Johnson et la douceur de Lewis.

Sur la cohabitation de ces styles, il était difficile de résister au balancement de leur swing si communicatif.

Charlie Cow Cow (1894-1955)

Sa célébrité vient surtout du fait qu'il était accompagnateur dans des groupes de musiciens blues, et aussi découvreur de talents.

 

John Lee Hooker

Il adapte un style pour la guitare électrique en partant de son jeu de pianiste. Son nom est indissociable du Boogie.

 

Roosevelt Syke

Au style très personnel, il a composé le très célèbre "Blueberry Hill".

 

Memphis Slim

Il commence le piano à 5 ans, mais ne connait sa période de gloire qu'à 50 ans, lors d'une tournée européenne, avec son style à la fois mélancolique, original, swingueur, jouant un Boogie fou.

Il est également un très bon pianiste blues.

L'évolution du Boogie Woogie

L'EVOLUTION DU BOOGIE WOOGIE

Après l'enregistrement de Pinetop Smith, le Boogie Woogie reste quelques années en stand-by, et ce n'est qu'au début des années 40, que le grand public le redécouvre grâce à l'organisation de concerts.

 

On l'entend alors partout, radio, disques, concerts, on le lit dans la presse, et il est également sponsorisé par l'Etat américain pendant la seconde guerre mondiale, pour remonter le moral des troupes.

 

Commence alors une ascension fulgurante du style, une exportation en Europe, des spécialistes du genre commencent à se faire connaître, se produisent sur scène, enregistrent des disques et jouent même quelques fois à 2 ou 3 pianos, mêlant leurs improvisation en équipe, avec des jeux différents mais complémentaires.

 

Cette communion assoit les bases du Boogie Woogie, des mélodies pianistiques faciles à comprendre sur des effets sonores surprenants, sur des rythmes entrainants et dynamiques qui donnent envie de bouger et danser.

 

Cette musique devient très populaire auprès de nombreux pianistes qui n'hésitent pas à la fusionner à d'autres courants musicaux hérités de la musique noire, pour la faire parler comme une histoire.

 

D'autres instruments de musique s'associent au piano, comme la contrebasse, le saxophone, la batterie, et les chanteurs viennent étoffer ce style musical avec un autre mode d'expression, obtenant alors un succès colossal et très populaire.

Le Boogie Woogie aujourd'hui

LE BOOGIE WOOGIE AUJOURD'HUI ET SES PIANISTES

Le Boogie Woogie est largement enseigné dans les écoles de musiques, et les pianistes déjà avertis y trouvent une source de perfectionnement technique dans leurs jeux de mains.

 

Tous les artistes de Boogie Woogie se doivent d'inscrire à leur répertoire les célèbres morceaux "Pinetop Boogie Woogie" de Clarence Pinetop Smith, et "Cow Cow Blues" de Charlie Cow Cow, entre autre, références gravées de cette musique.

 

Le Boogie Woogie se joue le plus souvent avec un bassiste et un batteur soutenant le pianiste, guitare ou saxophone aussi, des solos de chaque instrument étant souvent improvisés sur scène.

 

De nos jours, les pianistes ont le don du rythme dans les mains, capables de provoquer une certaine euphorie et susciter l'enthousiasme auprès du public.

 

En France, deux pianistes sont mondialement connus : Jean Paul Amouroux et Jean Pierre Bertrand.

Jean Paul Amouroux

Encore adolescent, il découvre cette musique et apprend sur les morceaux des maîtres du style.

 

Il joue souvent accompagné de saxophone, batterie, contrebasse, et se produit dans des salles ou Festival, où il aime faire danser son public.

 

Amoureux du Boogie, et très improvisateur, il donne à son jeu une qualité très personnelle, compose, et estime que le piano est non seulement un jeu, mais aussi un sport.

Considéré comme le meilleur pianiste de Boogie Woogie en France, il s'inspire et apprend sur la musique d'Albert Ammons, Pete Johnson, Sammy Price, Memphis Slim ou Meade Lux Lewis.

 

Il est un professionnel du Boogie Woogie depuis plus de 40 ans.

 

Depuis 1989, il enregistre plus d'une dizaine d'albums, et joue en solo, duo, trio ou avec un orchestre.

 

De concert en concert, partout dans le monde et beaucoup en Europe, il ne cesse de jouer avec ses plus grands amis, comme Axel Zwingenberger, Bob Seeley, Ray Brant, Franck Muschalle, ou son éminent homologue Français Jean Paul Amouroux.

 

Il se prête à tous les jeux, reprend les morceaux standards qu'il dadapte de façon très personnelle, en gardant ce tempo swing.

 

Il improvise souvent, possède une qualité techniques exceptionnelle, un jeu précis et puissant, et contribue largement à la promotion du Boogie Woogie, où qu'il soit, s'il y a un piano dans la pièce, il ne peut s'empêcher de faire partager ses phrases musicales, battant énergiquement la mesure du pied (ou des pieds...).

 

Il est à l'origine de la création, de l'organisation et de la production du "Festival Beaune Blues Boogie" en Bourgogne, où il réunit annuellement les meilleurs pianistes mondiaux.

 

Il n'a de cesse de jouer encore et encore, quelques fois dans des sites originaux ou exceptionnels, comme en 2000, au Pôle Nord sur la banquise.

 

Professeur de master class à Paris, il fait partager sa passion à des élèves de tout âges, souhaitant se perfectionner et comprendre cette musique, même si les notes ne sont pas écrites, mais en favorisant et développant l'acuité auditive.

 

En Europe :

 

Les plus grands pianistes sont Allemands ou Autrichiens.

Pianiste allemand, au jeu très intéressant et recherché, c'est une star internationale, qui a appris, comme ses acolytes du genre, sur les standards des plus grands.

Après avoir pratiqué le piano classique pendant une vingtaine d'année, il compose et joue sur un éventail de rythmes différents avec un large répertoire à son actif.

Avec une oreille musicale très développée assortie d'une mémoire éléphantesque, il est capable d'interpréter à l'identique les grands standards de ses prédécesseurs.

Il est aussi compositeur, et joue en solo, duo, ou trio avec ses amis Jean Pierre Bertrand, Jean Paul Amouroux, ou Joe Turner, partout dans le monde.

Considéré comme LE meilleur pianiste Boogie Woogie au monde, il a notamment reçu, à l'occasion de la 10ème édition du Festival Beaune Blues Boogie 2015, créé et organisé par Jean Pierre Bertrand, une ovation du public à la suite d'une prestation spectaculaire...

Texte : Véronique / Secrétaire de l'Association.

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